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Compagnie du message, Kathy Sillam
Tic Tac Tac, d' abord y a le père, dont l'absence semble figer la famille dans une attente en vase clos... Et puis y a la mère, pleine de bons sentiments de mère dévouée...Et puis y a les enfants, deux garçons, une fille, virulents...Et "pauvre Titch", l'enfant mort, dont la chemise flotte comme le drapeau du souvenir de comment c' était avant... Mais chez ces gens-là, on n' s' aime pas, Monsieur, on n' s' aime pas... On souffre! Balancée de plein fouet dans un rythme qui n'est jamais retombé, je me suis sentie aspirée pendant 70 minutes dans l'enfer quotidien des Titch... J' ai manqué d' air comme eux dans cet intérieur étouffant, espérant pour eux qui "n' ont jamais cessé d' attendre" que le propriétaire du rocking-chair allait revenir... Leur univers, à la fois drôle, dur et inquiétant est un univers dont ils n' ont aucune envie de s' échapper, et dont l' accès est interdit aux non-Titch... De toute façon, qui supporterait la violence qui y règne?
On peut se reconnaître, pourtant, dans une réplique ou une attitude! Bravo aux comédiens pour leurs prestations, pour les émotions intenses qu'ils nous ont communiquées. Interprétation époustouflante de ce quotidien où il ne se passe "presque" rien. MERCI!
Compagnie du message, Monique Haberland
Chez les Titch, la mère, les deux fils et la fille attendent un hypothétique père qui ne viendra jamais. L'occasion pour cette famille unie, bien que démembrée, déjantée, d'évoquer une grande remise en question sur l'existence, l'éducation, les relations, l'amour filial, l'amour fraternel, la mort... et ainsi de nous tenir en haleine pendant une heure, passant du sentiment à l'hystérie.
Servie par d'excellents comédiens, cette quête existentielle est ponctuée de clichés, de poncifs, dont l'auteur Louis Calaferte ne nous épargne pas, et qui par leur véracité nous apparaissent comme une autocritique de notre vie.Un "conte philosophique" à méditer !
Le théâtre des douze lunes
Chez les Titch : ce désert des tartares familial est un bijou de désespérance, un grand cri d'amour.
Compagnie Acte XIII, Jean-Marc Buscaylet
La scène est un champ de bataille de jouets, de boîtes de conserve qui s'emboîtent et s'empilent, de tuyaux en plastique.Un mannequin est accoutré de nippes, la famille monoparentale complètement déjantée. Une tornade de couleurs est passée par là: pour masquer la grisaille quotidienne. Le tee-shirt du premier-né est suspendu dans les airs, blanc immaculé : pour ne pas oublier qu'il est mort. La mère, inéluctablement passéiste, tient et supporte son monde par des poncifs apaisants, malgré les invectives souvent criées. Mais quand la pression est trop forte, la cocotte minute explose. La pièce, dont le leitmotiv est l'absence du père, est forte, énergique, volontairement à la limite du supportable. Ca déménage! Le spectateur en sort secoué, puis, lentement, comme rasséréné : malgré la misère, le courage et la dignité sont là ; malgré l'adversité, l'instinct de survie nous raccroche à la vie.
Théâtre du Riri
Bon spectacle. On y retrouve bien l'atmosphère de Calaferte, un peu trop peut-être. On aurait apprécié un peu plus de respirations dans cet univers déjanté et peut être un peu plus de distance vis à vis du texte dans la mise en scène. Belle énergie d'acteurs qui nous laisse lessivés au bout d'une heure.
Théâtre 3
Une pièce étonnante et déroutante à la fois, une énergie débordante, bon jeu d'acteurs parfois dans l'excès, et dans l'ensemble, une atmosphère glauque présente du début à la fin. La réussite de cette pièce réside dans le fait que, même si cet univers a créé une gêne chez le spectateur, il l'a également amené à se poser des questions.